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tu étais mon père par amtealty

  • jeudi poesie nostalgique

    Aujourd’hui nous sommes le  jeudi 29 novembre 2012

    C’est le jeudi en poésie

    Et c’est Jill qui est à la barre

    Elle souhaite que l’on peigne ou dépeigne un membre de notre famille

    Moi, aujourd’hui,

    Je ne peux faire autrement que de parler de mon père

    Ça fait pile poil 29 ans qu’il est parti

    C’était l’année de ses  59 ans

    Cette année des 59 ans que je redoutais tant

     et qui est la mienne aussi maintenant

    Alors mon jeudi en poésie est pleins de larmes

    J’ai le bourdon, le mal de mon père…

    Et quand je dis que j’ai le mal de mon père

     je l’ai deux fois

    Il me manque…

     Et j’ai hérité de sa maladie

     Le fameux cancer !!!

    Et comme écrire soulage les maux,

     Voilà ce que j’écrivais

     Je vous le redonne à lire :

     tu étais mon père

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    C'était l'an mille neuf cent vingt quatre

    Tu naissais le 19 septembre

    Sous le signe de la vierge

    Ta mère était Félicité

    Ton père Émile

    Ta sœur était Marie

    Tu fus baptisé Pierre

    Et ton nom était Simon

    Comme le bon apôtre

    T u avais tout pour être un saint.

    Saint, je ne pense pas que tu l'ais été. 

    Tout le monde a ses défauts,

    Tu avais les tiens.

    Ton métier fut maçon. 

    Celui, qui comme disait mon grand frère,

    Fait des maisons dans les champs

    Tu fus aussi le bâtisseur d'une jolie tribu

    Composée de deux filles,

    Et de deux garçons. 

    Tu étais le mari de Lucille.

    Tu étais mon père.

    Tu venais d'avoir cinquante-neuf ans.

    Et tu es parti.

    Parti pour un voyage sans retour.

    Parti pour toujours.

    Es-tu parti au paradis?

    J'ose espérer que oui.

    Tu m'as manqué.

    Ta mort m'a fait grandir.

    Et si aujourd'hui je suis celle que je suis.

    C'est certainement parce que trop tôt tu es parti.

    J'allais avoir trente ans.

    Et même si j'avais trois filles,

    J'étais encore ton enfant.

    Il y a maintenant vingt-six ans que tu es parti.

    Grand mère je suis.

    A mes petits je parle de toi.

    Je leur dis les coups de casquette qu'ils auraient eu

    Quand ils marchent sur « ton jardin »

    Je leur dis les cabanes,

    Les tirs à la corde, les pique niques.

    Et quand comme nous,

    Ils descendent à fond sur leur trottinette,

    Vers la crèche du bas.

    Je redeviens ta petite,

    En carriole derrière le vélo de son frère

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    C'est déjà la troisième génération 

    Qui dévale la pente.

    Et c'est toujours aussi enivrant.

    Et tu es toujours présent.

    Tu étais mon PERE, tu étais Pierre.


    YVONNE OU AMTEALTY BOUGNEN

     

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