congés annuels
Congés annuels
C’est dans la pension
De la mère Michelle
Qu’avec ma cousine Adèle
Nous nous rendons
En vieilles célibataires
Passer le mois de juillet
Depuis trente et quelques années
De la mer du Nord au bon air…
La même chambre nous retrouvons
Papier vert à fleurs jaunes et hirondelles
Vue sur la cour et ses poubelles
Sommier à ressorts et édredon
Numéro neuf sur bleue porcelaine
Du petit hôtel à l’identique
Atmosphère unique
D’un immeuble à l’ancienne
Valises défaites sans houle
Pour nos mains ordonnées
Nous nous défaisons volets fermés
De nos tailleurs violets à pied de poule
Pour une robe de plage
Orange à pois marron
Un chapeau indigo crocheté en coton
Et des sandales d’un autre âge…
Que nous importe la mode
Elle ne fait pas la bonne sœur
Sous l’habit bat un cœur
A voler… suffit de faire le bon code.
La mère Michelle
Pour nous une amie confidente
Malgré ses nonante
Est toujours de bons conseils…
Quatre mariages
Quatre enterrements
Question sentiment
Elle en connait tous les rouages
Et c’est sur le sable chaud
Que depuis tout ce temps
Nous tentons vainement
D’attirer le regard du rouge mâle en maillot…
Matinée sur la digue au doux soleil
Bras dessus bras dessous
Nous avons l’œil à tout
Telles deux gamines aux vitrines de Noël
L’après-midi après le somme
Marche sous l’ombrelle
Dans la vague qui nous harcèle
De son flux et reflux tel un homme…
En attendant ce jour béni
Ma cousine ramasse faute de mieux
La moule que personne ne veut
Pendant que du pied je fais le tri
Des coquillages bienvenus,
Juillet ainsi se passera
Bredouille d’amour etcétéra
Quelques coups de soleil tout au plus…
C’est dans la pension
De la mère Michèle
Qu’avec ma cousine Adèle
Nous nous rendons
En vieilles célibataires
Passer le mois de juillet
Depuis trente et quelques années
De la mer du Nord au bon air…
Jill Bill
Date de dernière mise à jour : 02/07/2021
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